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Marilou Alarie répond au sénateur Massicotte

16 Juin

Au cours des dernières semaines, via trois publi-reportages publiés dans le journal local de la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, Propriétés Sommet Prestige Inc, le promoteur derrière le projet immobilier imaginé dans la forêt des Hirondelles, a tenté de convaincre les Montarvillois que « depuis des années, des informations , souvent fausses, circulent sur le projet La Futaie ».FullSizeRender

Aussi étonnant que cela puisse paraître, selon le sénateur Paul J. Massicotte, principal actionnaire de Sommet Prestige Inc. et propriétaire du terrain, les trois affirmations suivantes seraient fausses :

1 : Le projet résidentiel ne peut que détruire ce riche boisé.

2 : Le promoteur dégrade un milieu naturel.

3 : Le propriétaire ne respecte pas les règles.

Dans ses publi-reportages, le promoteur se garde cependant bien de partager l’avis d’assujettissement qu’il a reçu en juillet 2015 de la part du ministère du Développement durable de l’Environnement et de la Lutte aux Changements climatiques, un avis qui confirme ce que les défenseurs de la forêt des Hirondelles soutiennent depuis plusieurs années.

Voici quelques articles de l’avis signé par le ministre de l’environnement M. David Heurtel:

Art. 62 : Le déboisement ou l’élagage; l’arrachage ou le décapage de la majeure partie du couvert végétal et le remaniement du sol (creusage, déblais, remblais, enfouissement, nivellement) représentent des modifications majeures qui risquent d’affecter les paramètres écologiques du milieu naturel visé.

Art. 67 : L’intervention projetée modifierait de façon importante la configuration des lieux et de ce fait le patron d’écoulement de l’eau dans le sol ainsi que les conditions actuelles de drainage.

Art. 68 : Les différentes travaux requis pour réaliser l’intervention projetée (déboisement, excavation, nivèlement terrassement et construction d’un chemin) apporteraient des changements significatifs au terrain. 

Art.78 : En somme, l’intervention projetée risque de sévèrement dégrader un milieu naturel qui se distingue par le fait que ses caractéristiques favorisent la survie du ginseng à cinq folioles, une caractéristique biophysique rare et d’intérêt exceptionnel .

Quant au respect des règles par le propriétaire, en plus de bafouer celle de l’acceptabilité sociale, le projet immobilier de M. Massicotte est un affront direct au PMAD, le Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal qui fût entériné par le gouvernement du Québec en juin 2012. En somme, le projet immobilier du sénateur est l’exemple parfait de ce qu’on ne doit plus faire en terme de développement urbain aujourd’hui au Québec. 

La destruction de l’écosystème de la forêt des Hirondelles par son propriétaire contrevient également à l’article 16 de la Loi québécoise sur les espèces menacées et vulnérables. Une loi que nous nous sommes collectivement donnés pour protéger la biodiversité du Québec.

Enfin, s’il y a une règle à respecter lorsqu’on tente de défendre l’indéfendable à travers des publi-reportages, c’est celle d’exposer l’ensemble des faits, ce que Propriétés Sommet-Prestige Inc. n’a pas cru bon faire.

Marilou Alarie, conseillère municipale, Saint-Bruno-de-Montarville

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Le boisé des Vautours

28 Avr

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28 avril 2016, Courrier du Sud

En ce beau dimanche frisquet et ensoleillé du 24 avril, surlendemain du Jour de la Terre, je me sens doublement interpellé par le saccage projeté – et presque imminent – du joyau naturel qu’est le boisé des Hirondelles, à Saint-Bruno-de-Montarville.

Construction de trente maisons de luxe réparties sur une superficie équivalente à neuf terrains de football, voilà « le beau projet » que, depuis quelques années déjà, brûle de réaliser un promoteur qui voit grand. Le problème, c’est l’emplacement choisi par notre fier entrepreneur, M. Paul J. Massicotte, qui, tiens donc, se trouve être sénateur (l’idée d’y voir un quelconque lien de cause à effet pourra paraître outrancière, mais, allez savoir pourquoi, elle nous vient spontanément). L’endroit en question, je viens tout juste d’en parler : le boisé des Hirondelles, véritable écrin recelant une flore unique et menacée, donc à préserver à tout prix, d’après ceux qui « savent », c’est-à-dire les biologistes!

Même sans être un fana fini de la cause environnementale, comment ne point mesurer toute l’ironie de la situation? À l’heure où l’on ne parle que de « sauver la planète », ne voilà-t-il pas que le ministre de l’Environnement, M. David Heurtel, donnerait son aval à un projet allant à l’encontre de toutes les préoccupations actuelles en matière de conservation des milieux naturels reconnus rares et précieux!

Tenez, c’est comme pour les milieux humides sur la Rive-Sud et ailleurs autour de Montréal. Ces fameux milieux humides, pourtant jugés essentiels dans la régulation du climat, continuent d’être ravagés impunément par les « développeurs » à tout crin. En effet, on ne compte plus le nombre de kilomètres carrés irréversiblement asséchés par suite d’un « morcellement domiciliaire raisonné », stratégie censée donner l’illusion d’un souci de préservation. Un p’tit bout par-ci, un autre p’tit bout par-là, et la première chose que l’on sait : hon! y’a plus de milieu humide!

 Là où le commun des mortels un tant soit peu conscientisé voit des espaces verts à sauvegarder, le promoteur « normal », lui, entrevoit des billets verts à engranger. Ce que ça me dit, tout ça : bien davantage que les groupes citoyens, les lobbies ont l’oreille du gouvernement Couillard. Faut croire que « la grosse argent », ça parle pas mal plus fort que le gros bon sens…

Dans ces conditions, comment s’étonner qu’un sanctuaire naturel tel que le boisé des Hirondelles puisse se voir envahir par des… vautours?

Jean-Paul Lanouette

Le boisé des Hirondelles à l’assemblée nationale

27 Avr

27 avril 2016

Par Frédéric Khalkhal, Journal Les Versants

Mathieu Traversy a interrogé le ministre David Heurtel à l’Assemblée nationale sur le boisé des Hirondelles. Une question dont débattra aujourd’hui l’agglomération de Longueuil.

Une séance extraordinaire du conseil d’agglomération de la Ville de Longueuil est convoquée aujourd’hui par la mairesse de la Ville de Longueuil, Caroline St-Hilaire, à 15 h, dans la salle du conseil de l’hôtel de ville de Longueuil. L’ordre du jour consistera à adopter le Schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Longueuil et assurer notamment sa conformité aux dispositions du Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal.

L’objet de cette séance extraordinaire provient d’une opposition farouche de Saint-Bruno-de-Montarville à une modification de dernière minute dans les termes utilisés par Longueuil pour la protection du boisé des Hirondelles. Alors que Longueuil prévoyait dans un premier temps de protéger de manière définitive le milieu naturel, un boisé où le promoteur et sénateur Paul J. Massicotte envisage de construire un projet domiciliaire contenant des espèces végétales protégées, l’agglomération a finalement décidé de laisser cette tâche à la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville. En procédant de la sorte, l’agglomération ne s’exposerait plus aux poursuites éventuelles du promoteur et lui laisse entrevoir un espoir de mener à terme son projet. Mme St-Hilaire demande à Saint-Bruno-de-Montarville de prendre ses responsabilités à cet égard.

« Le ministre est en train de défendre un projet libéral indéfendable. » – Mathieu Traversy

Question à l’Assemblée nationale

Lors de la séance de l’Assemblée nationale mardi, Mathieu Traversy, porte-parole du Parti québécois en matière d’environnement, a interpellé David Heurtel, ministre de l’Environnement, sur ce qu’il comptait faire pour la protection du boisé des Hirondelles. « Le 6 juillet 2015, le ministre de l’Environnement reconnaissait l’intérêt environnemental du boisé des Hirondelles pour le préserver de tout développement immobilier. La population de Saint-Bruno, les groupes environnementaux, le conseil municipal de Saint-Bruno sont contre ce développement immobilier. Surprise, on apprend la semaine dernière que le même ministre risque d’autoriser ce projet malgré tout. Coïncidence, le promoteur du projet, Paul J. Massicotte, est un sénateur libéral, méchant hasard. Le rôle du ministre de l’Environnement, c’est défendre les milieux naturels et les espèces menacées. Que va faire le ministre? Est-ce qu’il va défendre le patrimoine naturel ou défendre le patrimoine libéral? » a demandé au ministre Heurtel le député péquiste.

« Cela fait depuis septembre 2014 que j’ai signé un avis préalable d’ordonnance parce que justement le boisé des Hirondelles soulevait plusieurs questions. J’ai décidé l’an dernier d’assujettir ce projet à une autorisation ministérielle en vertu de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel. Nous sommes en train d’étudier les modifications qui ont été soumises par le promoteur à la suite de cet avis. Nous attendons de faire une analyse complète sur le respect de cette loi et si le député de Terrebonne a des preuves concrètes qu’une décision a été prise dans ce dossier, je l’invite à la déposer immédiatement », a répondu le ministre.

« Le ministre est en train de défendre un projet libéral indéfendable. À quatre reprises, la Ville de Saint-Bruno a tenté de parler au ministre sans aucune réponse de la part du ministère; par contre, le promoteur, lui semble, avoir un accès direct avec le ministre », a reproché au ministre le député.

« Si ce dossier est si important, pourquoi ne demandez-vous pas tout simplement à la Ville de Saint-Bruno d’acheter le terrain, à l’agglomération d’appliquer un règlement intérimaire pour changer le Schéma d’aménagement? Nous, nous allons nous assurer que la loi sur la conservation du patrimoine naturel soit respectée et nous allons nous baser sur la science pour le faire », a conclu David Heurtel.

Vidéo

Construire dans le boisé des Hirondelles?

21 Avr

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http://ici.radio-canada.ca/tele/le-telejournal-18h/2014-2015/segments/reportage/6535/boise-hirondelles-maisons-luxe-construction?isAutoPlay=1

Le statut d’«écosystème d’intérêt» retiré à la forêt des Hirondelles

7 Avr

9 avril 2016 – La Presse.ca – Charles Côté

L’agglomération de Longueuil se plie à la demande du sénateur Paul Massicotte et retire le statut d’« écosystème d’intérêt » à la forêt des Hirondelles, sur les flancs du mont Saint-Bruno.

C’est un nouvel épisode du feuilleton autour d’un projet domiciliaire controversé qui dure depuis 10 ans. Dans une carte présentée dans son projet de schéma d’aménagement, l’automne dernier, l’agglomération de Longueuil avait désigné le terrain comme un « écosystème d’intérêt ». Dans une nouvelle version de cette même carte et qui a commencé à circuler dernièrement, la désignation a changé pour « milieu à documenter ». Un terme qui fait bondir le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray : « Ne me dites pas que c’est à documenter ! J’ai l’équivalent d’un pied d’épais de documentation. C’est peut-être le milieu naturel le mieux documenté au Québec. » De leur côté, les dirigeants de la Fondation du Mont-Saint-Bruno se disent « perplexes et très inquiets » dans une lettre à la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, qui préside l’agglomération de Longueuil, et que La Presse a obtenu. Que s’est-il produit depuis le début de septembre ? D’abord, en novembre, la société Propriétés Sommet Prestige, du sénateur Paul Massicotte, a déposé un court mémoire à l’agglomération de Longueuil rappelant que l’ancienne administration du maire Claude Benjamin, à Saint-Bruno, avait donné son accord au projet. Puis, le 3 février dernier, les avocats de M. Massicotte ont sommé la mairesse St-Hilaire de changer le statut du terrain. « IL Y A UNE CRAINTE D’UNE POURSUITE » Pour le maire Martin Murray, Longueuil a clairement reculé devant les menaces du sénateur. « Ce qu’on peut comprendre, c’est qu’il y a une crainte d’une poursuite de la part des promoteurs, dit-il. Mais à ce compte-là, on ne fait plus rien. » Il va s’opposer le 21 avril prochain à l’adoption du schéma d’aménagement de l’agglomération si le statut de protection du terrain n’est pas rétabli. Il rappelle les nombreux objectifs de conservation fixés dans le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), notamment l’augmentation du couvert forestier. « On a comme collectivité le devoir d’être conséquent avec les objectifs du PMAD. Le schéma d’aménagement devrait être une façon de transposer le PMAD sur le terrain. Et actuellement, on fait l’inverse, on remet tout ça dans la cour des villes. » Selon Flavie Côté, chef de service, Affaires publiques à la Ville de Longueuil, le changement est intervenu pour une autre raison. « Le statut a effectivement changé, mais la Ville de Saint-Bruno doit exécuter ses travaux », notamment compléter son plan de protection des milieux naturels. Elle assure que le statut « à documenter » offre « le même niveau de protection ». Mais elle reconnaît en même temps que ce statut n’est « pas permanent » et que le sort du terrain repose maintenant entre les mains de la Ville de Saint-Bruno. L’urbaniste Bruno Bergeron, porte-parole du sénateur Massicotte, affirme que le projet de lotissement de maisons de luxe est toujours à l’étude au ministère de l’Environnement. « On a présenté une demande de certificat d’autorisation, on nous a indiqué que notre dossier était présentable, qu’il est complet depuis octobre dernier, dit-il en entrevue avec La Presse. On attend la réponse du ministre. » La conservation du terrain est une option possible, mais elle aura un coût, dit-il. « Un contrat lie la Ville à mon client pour la construction d’infrastructures et de rues. Ils peuvent revenir sur ce contrat, mais il faudra prévoir une compensation financière. »

10 ANS DE REBONDISSEMENTS

2006 : Le sénateur Paul Massicotte achète un terrain de six hectares adjacent au parc national du Mont-Saint-Bruno au Mount Bruno Country Club pour 1,9 million. Le zonage permet son lotissement. Février 2011 : Le maire Claude Benjamin, favorable au projet, estime à 6 ou 7 millions la somme qu’il faudrait débourser pour racheter le terrain à des fins de conservation. Une pétition en ce sens recueille 1600 signatures. Juillet 2011 : Après une consultation publique, le plan de conservation de la Ville de Saint-Bruno est jugé inacceptable, entre autres parce qu’il ignore la présence d’espèces menacées. Septembre 2011 : Un biologiste réputé de l’UQAM identifie des plants de ginseng à cinq folioles, une espèce menacée au Québec, sur le terrain du sénateur Massicotte. Décembre 2011 : L’administration Benjamin autorise les travaux de distribution d’eau et de voirie sur le terrain. Novembre 2013 : Martin Murray succède à Claude Benjamin. Octobre 2014 : Québec intervient dans le dossier pour protéger le ginseng, en invoquant « l’urgence d’agir ». Juillet 2015 : Québec assujettit le projet à la Loi sur les espèces menacées et vulnérables, une procédure exceptionnelle. Septembre 2015 :  L’agglomération de Longueuil désigne la zone comme « écosystème d’intérêt ». Mars 2016 : L’agglomération de Longueuil retire sa désignation

Une plante rare freine le projet immobilier d’une sénateur

19 Août

FullSizeRenderEric-Pierre Champagne – La Presse , 19 août 2015

Un nouvel obstacle se dresse sur la route du sénateur Paul Massicotte, qui souhaite réaliser un projet immobilier controversé d’une trentaine de maisons de luxe à Saint-Bruno-de-Montarville.

Le 6 juillet dernier, le ministre de l’Environnement, David Heurtel, a officiellement exigé que le projet domiciliaire La Futaie, dans le bois des Hirondelles, soit soumis à l’article 19 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel. La mesure vise à protéger une plante rare menacée de disparition, le ginseng à cinq folioles.

Le Ministère conclut «que l’intervention projetée risque de sévèrement dégrader un milieu naturel qui se distingue par le fait que ses caractéristiques favorisent la survie du ginseng à cinq folioles, une caractéristique biophysique rare et d’intérêt exceptionnel».

«Mon client s’est montré satisfait de la décision du ministre, affirme l’urbaniste Bruno Bergeron, porte-parole de Paul Massicotte, dans ce dossier. Ça fait quand même 10 ans qu’on attend de réaliser ce projet. Mais on a eu une bonne oreille du Ministère. »

«Pas un refus»

«On ne voit pas du tout cette décision comme un refus [du projet], ajoute M. Bergeron. On a d’ailleurs déposé une demande d’autorisation en vertu de l’article 19.»

Le Ministère confirme avoir reçu la demande le 27 juillet dernier, mais refuse de commenter le dossier. Bruno Bergeron a cependant signalé à La Presse que la nouvelle proposition de son client prévoit de déplacer des plants de ginseng, une mesure jugée controversée par plusieurs experts.

Le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, a refusé de commenter la nouvelle avant d’avoir rencontré tous les conseillers de la ville. La conseillère municipale Marilou Alarie, qui a longtemps milité pour la protection du bois des Hirondelles, se réjouit cependant de la décision du ministre. «Je ne vois pas comment M. Heurtel, qui a signé cet avis, pourrait ensuite autoriser ce projet», dit-elle.

«Le sénateur Massicotte est vice-président du Comité permanent du Sénat sur l’énergie, l’environnement et les ressources naturelles. Là, il vient de se faire dire très clairement que son projet ne respecte pas l’environnement. Ce serait bien qu’il en prenne note!», ajoute Mme Alarie.

«L’article 16 de la Loi sur les espèces en péril est très clair, note Philippe Blais, biologiste et président du Conseil régional de l’environnement de la Montérégie. On ne peut pas déplacer une espèce menacée ou altérer son habitat, sauf en de rares exceptions. Ce n’est certainement pas prévu de le faire pour permettre un projet immobilier. En plus, dans le cas du ginseng, les chances de succès [d’un déplacement] sont très faibles.»

Projet immobilier: Saint-Bruno dénonce une «culture du secret»

28 Fév

IMG_3754 28 février 2015 – Charles Côté , La Presse

Le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, dénonce la «culture du secret» qui entoure un projet immobilier controversé du sénateur Paul Massicotte, dont le sort est entre les mains du ministère de l’Environnement depuis six mois. La Ville de Saint-Bruno a recouru – sans succès jusqu’ici – à la Loi sur l’accès à l’information pour connaître les modifications proposées par le promoteur afin de faire accepter par Québec la construction d’une trentaine de maisons de luxe dans un bois adjacent au Parc national du Mont-Saint-Bruno.

«On est dans les avocasseries inutiles, affirme le maire Murray en entrevue avec La Presse. On a compris que M. Massicotte a rencontré les gens du Ministère, mais on nous refuse une rencontre.»

«Je comprends mal cette culture du secret», ajoute le maire Murray.

L’administration Murray est opposée au projet et considère que le terrain de six hectares doit être conservé et intégré au corridor forestier du mont Saint-Bruno.

Le projet, autrefois connu sous l’appellation Boisé des Hirondelles et aujourd’hui appelé Sommet Prestige, soulève la controverse depuis son annonce en 2006.

L’automne dernier, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, David Heurtel, a utilisé une procédure d’exception pour exiger la protection du ginseng à cinq folioles, une plante menacée de disparition au Québec, qui pousse sur le terrain.

Le Ministère affirme que le projet entraînerait une «dégradation sévère du milieu naturel» et pourrait même menacer les spécimens de ginseng qui se trouvent dans le parc national.

Le promoteur a donc été invité à proposer des modifications à son projet. Les délais pour ce faire sont échus depuis décembre dernier, mais la Ville ne sait toujours rien du dossier.

Ce silence est d’autant plus étrange que la Ville est partie prenante de cette démarche d’exception, note Me Michel Cantin, procureur de Saint-Bruno dans ce dossier. «La Ville est nommée dans les procédures, souligne-t-il. Normalement, dans ces cas, on doit recevoir copie de toute la documentation soumise par les parties.»

Transplantations proposées

En entrevue téléphonique avec La Presse, l’urbaniste Bruno Bergeron, responsable du projet Sommet Prestige, a révélé plusieurs aspects qui ont été proposés au Ministère.

«Il y aurait des maisons en moins, dit-il. On a aussi proposé des transplantations et des clôtures. On aura aussi un programme de suivi de cinq ans. Il faut faire tout ça discrètement parce que la plante est menacée par le marché noir. Les racines valent cher.»

Il ajoute que le milieu est dégradé par «des vélos de montagne, des promeneurs avec leurs chiens».

Il affirme que la Ville n’a pas tenté d’obtenir ces informations auprès du promoteur. Il reproche par ailleurs à la Ville d’avoir par le passé «rendu public des documents hautement confidentiels qui indiquaient où étaient localisés les plants de ginseng».

Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) n’a pas voulu commenter le dossier hier.

Nature Wins!

11 Oct

10153855_10152455675422921_7196318617536841399_nGraeme Hamilton- National Post, 11 octobre 2014

Half an hour from downtown Montreal, across the road from a posh golf club and bordering a provincial park, the six-hectare wooded lot owned by Senator Paul Massicotte would seem a prime location for luxury homes.

Mr. Massicotte’s company describes its proposed housing development here, valued at between $30- and $40-million, as a “collection of distinctive, luxurious and sophisticated cocoons inserted in untouched nature.”

But amid the rotting branches and fallen leaves now covering the forest floor, an endangered plant grows that could thwart Mr. Massicotte’s cocooning plan. In a notice sent last month to his company Sommet Prestige Canada Inc., Quebec’s Environment Department concludes that the 30-home development “runs the risk of severely degrading” a prime habitat for wild ginseng. Also known as American ginseng, the plant prized in Asia has been on Quebec’s list of endangered plant species since 2001 and faces an “elevated risk” of being wiped out in the province, the notice says.

Mr. Massicotte, a Liberal appointed to the Senate by Jean Chrétien in 2003, has been given until Nov. 1 to respond, but the Sept. 2 notice signed by Environment Minister David Heurtel has opponents of the project in Saint-Bruno celebrating. “With the conclusion [of the notice], we have a hard time seeing how the minister could authorize the project,” said Marilou Alarie, a longtime defender of the woods who was elected to town council last year.

Mr. Massicotte, 63, has worked in real estate most of his life, including 21 years as president of Montreal’s Alexis Nihon Group. He declined a request for an interview for this story, directing questions to Bruno Bergeron, a consultant in urban planning who has worked on the project.It has been a laborious process. After purchasing the land in 2005 from the Mount Bruno Country Club for $1.9-million, Mr. Massicotte was told by the mayor of the day he would have to wait until after the 2009 election for the municipality to agree to the project. After the mayor, Claude Benjamin, was re-elected, the town signed an agreement to build the necessary road and sewers, provided the provincial Environment Department approved.

As preparations advanced, a vocal opposition group emerged, determined to preserve the woods, known as the Boisé des Hirondelles. They turned to the media, to biologists and even to Quebec’s anti-corruption police, raising questions about the project’s approval by the town. In January 2013, Mr. Benjamin sued Ms. Alarie for defamation after her group filed a report with police alleging shady dealings. He later withdrew the lawsuit and was ordered to pay Ms. Alarie’s legal fees.

The standard developer-vs.-conservationists confrontation had taken a twist in 2011 when biologists with the Université du Québec à Montréal discovered the wild ginseng. According to the latest Environment Department inventory, there are 31 ginseng plants in the area slated for development. It may not sound like much, but the Environment Department says that combined with ginseng in the adjacent Mont-Saint-Bruno provincial park, the plants form part of “one of the rare viable populations in Quebec.”

Mr. Bergeron acknowledged that the discovery of wild ginseng plants has complicated matters, but he said it does not necessarily seal the development’s fate.

“My client wants to build a project with a high environmental value, obviously careful about the presence of ginseng,” he said. “He wants to adopt the best practices.” The developer has hired biologists to study how the project can be modified to protect the ginseng, and whether plants in the way could be transplanted.

“There are seven plants at the heart of the project, and there are a couple dozen plants on an escarpment at the back,” he said.

He added that the ginseng already faces significant stress, from deer nibbling at it to mountain bikers tearing through the woods. “The ginseng plants in the middle of the property are currently endangered because people go on the site with bicycles, they walk their dogs, they collect firewood and throw away garbage,” he said.

He said opposition to the project is driven by locals who are jealously guarding their tranquility. “Are we going to shelve a project worth $30-million or $40-million just to satisfy the 10 neighbouring residents who use it as a private park?” he asked.

Martin Murray, who was elected Mayor of Saint-Bruno-de-Montarville last November, said opposition to the development is much more widespread in the town. “Citizens of St-Bruno consider the mountain a jewel to be preserved, and any threat to its integrity poses a problem,” he said.

“If we decided today to have a protest, there would be hundreds of people, not just people from the neighbourhood.”

Mr. Murray and Ms. Alarie said the town is happy to forego the property taxes that would be generated by 30 expensive new houses. But there is no question of buying the land to create a municipal park.

“He took a risk,” Ms. Alarie said of Mr. Massicotte. “Before buying his land, he conducted an environmental study, which unfortunately was incomplete. He did not do his homework. Before investing in the stock market, you do your due diligence.” She suggested he look into getting a tax credit by donating the land for conservation.

This is one of only a handful of cases in which Quebec’s Environment Department has invoked an article of its 2002 Natural Heritage Conservation Act that allows the minister to block development that “may severely degrade a natural setting that is remarkable because of the rarity or exceptional interest of one of its biophysical features.”

Jean-Pierre Laniel, head of biodiversity expertise for the Environment Department, said the law “is not aimed at preventing development.” The province has approved other projects that were modified to avoid threatening wild ginseng. “On a property like this, I think that if good practices are put in place, if elements of protection are identified, it can be possible,” he said. “We have seen it in other cases.”

Not surprisingly, Ms. Alarie questions whether that protection is possible. The notice sent to Sommet Prestige details how ginseng relies on shade, and the construction of houses will necessarily involve significant clearing of trees. Add to that the digging, leveling and blasting that would be required to build on the sloped property, and she does not see how the fragile ginseng could survive.

Walking on a trail through the towering sugar maple and oak trees one afternoon this week, she said she could not fathom that anyone would propose building there. “I can’t believe it takes ginseng to stop this project,” she said. “But it is here, and all the better for the forest.”

National Post

 

Québec freine les ardeurs d’un sénateur

7 Oct

Forêt menacéeCharles Côté- La Presse, 7 octobre 2014

Québec serre la vis au sénateur Paul Massicotte et à son projet immobilier sur les flancs du mont Saint-Bruno, en invoquant pour une rare fois un article de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel.

Cette mesure – un «avis préalable» – est prise pour protéger le ginseng à cinq folioles, une espèce de plante menacée de disparition.

Le projet controversé d’une trentaine de maisons dans le boisé des Hirondelles, une forêt adjacente au parc national du Mont-Saint-Bruno, cause un débat houleux depuis de nombreuses années.

Le geste de Québec pourrait être un coup de semonce pour le secteur immobilier dans toute la région.

Selon Jean-Pierre Laniel, chef de l’expertise en biodiversité au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, c’est seulement la quatrième ou cinquième fois que cet article de loi est invoqué.

«C’est utilisé quand il y a des éléments exceptionnels sur un site visé par un projet, dit-il. Il faut qu’il y ait une certaine urgence d’agir.»

Il ajoute que les «inquiétudes des citoyens sont venues signaler au Ministère qu’il y avait matière à porter une attention particulière au projet». Le document daté du 2 septembre mentionne d’ailleurs des plaintes de citoyens remontant à 2006.

Un milieu naturel à risque

L’avis préalable rendu en vertu de l’article 19 de la loi, signé par le ministre David Heurtel, avise le promoteur que plusieurs éléments de son projet sont de nature à «éliminer en partie le milieu naturel du ginseng à cinq folioles».

Cette plante est sensible aux variations de luminosité et de drainage du sol. On explique en détail, sur une dizaine de pages, comment ces deux éléments seraient bouleversés.

Le ginseng à cinq folioles.

Notamment, le couvert forestier diminuerait de plus de 40% et le sol serait décapé et dynamité, des interventions qui contribueraient à «dégrader sévèrement ce milieu naturel».

On invoque même que le projet tel que proposé pourrait être néfaste pour les plants de ginseng qui poussent à l’intérieur du parc national.

La porte reste ouverte

Malgré tout, la porte n’est pas fermée au projet, dit-on. «L’article 19 ne vise pas à bloquer des projets ou faire des cloches de verre, dit M. Laniel. Est-ce que ce projet peut être réalisé de façon à ce que les impacts sur le ginseng soient réduits à un niveau acceptable pour le Ministère? Le promoteur a jusqu’au 1er novembre pour nous répondre.»

C’est l’urbaniste Bruno Bergeron qui répond aux médias au nom du sénateur Massicotte dans ce dossier. Il assure être sur «la même longueur d’onde» que le Ministère.

«On attend encore les derniers relevés des biologistes et on espère rencontrer le Ministère pour poursuivre l’analyse, dit-il. Il y a des mesures possibles pour que ce terrain soit développé de manière exemplaire.»

Cependant, le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, voit mal comment le projet pourrait prendre forme après cet avis, même «préalable».

Et ce serait une bonne nouvelle, selon lui: «On espère que ce terrain ne sera pas développé. C’est une forêt extrêmement riche qu’on ne veut pas sacrifier à un développement résidentiel.»

«On voit mal comment ils pourraient revenir en arrière, ajoute-t-il. Le ministre s’est peinturé dans le coin, avec tous ces paramètres. On ne réussira pas à faire ce développement sans affecter le ginseng.»

De toute manière, affirme M. Murray, le projet, qui avait reçu un appui très actif de la part de l’administration précédente du maire Claude Benjamin, est aux antipodes de ce qu’il veut réaliser.

«Du point de vue de la densité, on n’est même pas à cinq habitations à l’hectare alors que les paramètres du Plan métropolitain d’aménagement et de développement, c’est 30 habitations à l’hectare», dit-il.

Contentement mitigé

Le geste de Québec est accueilli avec un optimisme prudent par les militants écologistes.

«Le côté positif de cet avis, c’est qu’il reprend toutes les représentations qu’on avait faites dans le passé, indique Michel Bélanger, président du Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE). Ça consacre le fait que le projet n’aurait jamais dû exister. Mais en même temps, on ouvre une porte à une nouvelle demande de permis.»

«Ce serait bien la première fois qu’ils prendraient une décision qui a de l’allure, affirme Philippe Blais, président du Conseil régional de l’environnement de la Montérégie. C’est encourageant, à condition qu’on n’ait pas toujours des guerres juridiques et médiatiques pour arriver à ce résultat.»

Marilou Alarie honorée au Gala de reconnaissance Villes et villages à la Rescousse

27 Mar
RescousseCommuniqué Ville de Saint-Bruno-de-Montarville- 27 mars 2014
Le 21 mars dernier, des représentants de municipalités et d’organismes de conservation environnementaux du Québec ont assisté à la remise de prix du Gala de reconnaissance Ville et villages à la Rescousse, à Joliette.

Le Prix Rescousse, qui reconnaît le leadership, l’implication et l’engagement citoyen en matière de protection des milieux naturels et de la biodiversité, a été remis à « quatre mousquetaires de la conservation du Québec », à savoir Mme Marilou Alarie, à titre de porte-parole du Regroupement de citoyens pour la sauvegarde de la forêt des hirondelles, et maintenant conseillère municipale de Saint-Bruno-de-Montarville, Mme Huguette Larochelle, présidente de l’organisme Sauvons nos trois grandes îles de la rivière des Mille Îles, M. Guy Garand, directeur général du Conseil régional de l’environnement de Laval et M. Guy Turcotte, porte-parole de l’organisme SOS Forêt Fernand-Séguin.

La Ville est particulièrement fière de la reconnaissance attribuée à Mme Alarie, pour son dévouement exceptionnel à la protection des milieux naturels.

« C’est avec le cœur rempli d’espoir que j’accepte cette reconnaissance, puisque lundi dernier, le conseil municipal adoptait la demande d’appui de l’organisme Nature-Action dans le projet de protection et de mise en valeur du corridor forestier du mont Saint-Bruno. Cet appui est un petit pas pour notre conseil, mais un grand pas, j’en suis convaincue pour la biodiversité de notre belle montagne », souligne Mme Alarie.

Villes et villages à la Rescousse
L’objectif de Villes et villages à la Rescousse est de valoriser la participation des instances municipales dans des projets de rétablissement d’espèces en péril au Québec et de souligner les partenariats gagnants avec les organismes de conservation. Depuis sa fondation en 1998, Villes et villages à la Rescousse se consacre à la promotion de la biodiversité, vise à faire connaître les espèces fauniques menacées ou vulnérables du Québec et vise à récolter des fonds pour leur venir en aide.